Avec le temps, je me suis dit que, finalement, ta vision des choses me plaisait aussi...
Je n'ai pas spécialement envie d'avoir des enfants. Si ça n'arrive pas,tant pis, je remplirai ma vie de joies différentes,peut-être beaucoup plus folles, immature jusqu'à mes 50 ans. (Et je finirai seule avec mes 3 chats jusqu'à ma mort).
Je n'ai plus non plus envie de partager mon chez moi avec quelqu'un d'autre. J'ai besoin de mon espace, qui ne se limiterait pas à une simple pièce, j'ai besoin d'un lieu où je pourrais laisser voguer mon imagination et mes envies.. D'un lieu qui me ressemble et que seule moi pourraismodifier si j'en ressens le besoin.
En revanche, les discussions me manquent. Tu en es toujours là : à ne pas vouloir te livrer, te laisser aller. Boire un verre à la terrasse d'un café, se balader sur la plage main dans la main, se dorer la pilule sur la plage, faire les cons dans l'eau... Pas seul avec moi visiblement. Trop de blancs, pas assez d'envie de me parler de tout et de rien. La complicité et nos points communs nous suffisent au point de ne pas avoir à creuser, à se parler plus en profondeur ? Ce n'est pas ce que je ressens en tout cas.. Et quand j'essaye de lancer les choses, de démarrer ce qui pourrait être un moment unique de partage à deux, tu coupes court à la chose. Comme si je n'avais qu'un seul rôle, comme si tu ne voulais pas que je sois trop de choses à la fois à tes yeux.
Pourtant, il y a une chose que je semble être. Un rôle que tu sembles vouloir m'attribuer car tu ne vois pas ce personnage assez souvent pour pouvoir entrer en conflit directement avec elle : ta mère. Aujourd'hui, j'ai vraiment eu la sensation que tu rechercherais le conflit sans raison, juste par provocation. Tu ne fais jamais le ménage chez toi et là, ô miracle, tu as envie de passer le balai... mes affaires trainent, je dois les descendre à ma voiture, sauf que je ne porte qu'un t-shirt et une culotte. Et qu'il est 20h. Donc non, je n'ai pas envie de faire ça dans l'immédiat, je propose de mettre tout ça en hauteur, pour qu'il n'y ait pas de gêne. Et ça ne va pas. Il faut que ça soit fait là, maintenant, MAINTENANT, TOUT DE SUITE.... Excuse-moi de ne pas avoir envie d'exposer ma poitrine à tes voisins, de ne pas avoir envie d'enfiler dix mille fringues pour une pauvre caisse que je peux déplacer le lendemain, une fois motivée.
Et voilà, monsieur a pris la mouche. "Tu ne veux pas ranger ? Très bien, je ne vais pas faire les courses". Bon, j'accepte le boudin, je fais à manger avec ce qu'il y a, puisque de toute façon, les courses n'étaient pas pour moi principalement. Malgré sa mauvaise foi, je lui fait quand même à manger à lui aussi. Je dîne. Il passe un coup de fil pour se faire livrer chez lui... "Donc en gros, j'ai perdu mon temps à te faire à manger pour rien ?" "Ah non, mais j'en veux pas." Mais bien sûr. Je sais pertinemment qu'il adore les croque-monsieurs et là, il veut me faire croire qu'il a envie de manger autre chose. Non non, c'est juste pour montrer qu'il boude, pour montrer que c'est lui qui décide de ce qu'on fait chez lui et personne d'autre.
Vous la voyez bien l'envie de confrontation là, non ?
Mais c'est clair que je dois être envahissante, toute la journée, assise dans le canapé à jouer sur mon pc, à lui préparer des chocolats chauds, à ranger son appart et à lui faire à manger... Je lui rends service à longueur de temps, certes sans qu'il demande rien... et puis en même temps, si je le fais c'est que j'en ai envien, mais peut-être que mon erreur est là, peut-être devrais-je arrêter de lui faire plaisir, de lui permettre d'avoir moins de choses à faire chez lui... C'est pas faute de lui demander, si ça le dérange que je reste, puisqu'on est en vacances tous les deux. Mais cette andouille dit non, donc ça doit quand même un peu l'arranger que je reste...
Amour, serait-ce un jeu d'enfants à crier tout le temps?
La dernière fois qu'il m'a fait la gueule, ça a duré presque deux jours entiers, où on était l'un a côté de l'autre. Moi, tentant de briser la glace, lui ignorant totalement ma présence, me rendant presque coupable de l'avoir envoyé boulé après qu'il ait critiqué mon travail (pourri, certes, mais c'est à moi d'en juger, pas à lui de m'enfoncer).
Ignorer son ou sa partenaire à une soirée où on est entourés d'amis, ce n'est pas la meilleure des idées. Surtout quand tous les amis en question voient bien qu'il y a quelque chose d'anormal. Alors les gens posent des questions, tentent de me réconforter... Parce que je vais vous le dire, ce qu'ont ressent lorsqu'on est pendant plusieurs heures dans la même pièce que l'être aimé, qu'on a envie d'aller vers lui mais qu'il ne nous adresse même pas une parole, même pas un regard, qu'on a envie de rire avec lui, de le prendre dans nos bras, de l'embrasser. C'est bien simple. On a la sensation de s'être fait largué.. On se sent invisible, on a envie de rien. Nos amis sont là mais on arrive même pas à rire avec eux, même si on en a envie. Constamment la boule au ventre, l'envie d'expirer un grand coup, de crier, de pleurer, de s'enfoncer la tête dans les coussins...
A vrai dire, je l'ai fait, je ne pouvais pas faire autrement. Je me suis isolée une bonne demie-heure dans la chambre d'un ami pour pleurer, et me blottir la tête dans sa couette. Ca m'a fait un bien fou mais la sensation était toujours là. De toute façon, ça ne risquait pas de s'améliorer sans un geste de sa part. Il est même venu sans moi à cette soirée. Et il est reparti sans moi aussi, assez tôt finalement. Il n'est pas resté dormir, comme on le fait d'habitude. Il est parti et ça m'a rendue folle. Tellement folle que j'ai pris le volant ivre et que j'ai conduit 45 minutes pour rentrer chez lui et m'expliquer (Pas de pierre s'il vous plait, j'en suis déjà assez peu fière...surtout que ce n'est pas dans mes habitudes). Tout ça pour que je le trouve déjà endormi, puis agressif au réveil... Puis tellement heureux de me voir qu'il a préféré aller dormir sur son propre canapé plutôt que de dormir avec moi. Ironie, of course.
La suite a été tout aussi atroce à vivre. Après une nuit de 12h, il sort de sa chambre (oui, parce quand je me suis réveillée, il est retourné dans son lit) et ne m'adresse pas un mot. Au bout de deux heures, je lui envoie un message sur son ordinateur (alors qu'il est à deux mètres de moi...) pour savoir quand est-ce qu'on allait enfin mettre cartes sur table. Il se retourne et me dit "Ok, bah vas-y". Comme si c'était moi qui devait m'expliquer sur mon "Putain mais ta gueule" après qu'il m'ait dit "Trouve toi un travail où tu taffes vraiment et on en reparle" (Bac +4 d'anglais, chaud de trouver du taf dans ce que je veux, je me suis tournée vers du baby-sitting/ménage pour mettre des sous de côté.. ce qui fût un échec cuisant).
Bref, des cris, des larmes (de ma part, forcément). 30 minutes plus tard, je propose une série. Non. Un film. Non. Un jeu. Mouais. Va pour un jeu. On se marre à 4 pendant 2h et une fois tout ça terminé, le rituel recommence. Pas de bisou, pas de câlin, pas de regard, pas de parole.
Des nerfs d'acier, j'vous dis.
Bon, ça fait beaucoup trop longtemps que je déballe mes histoires (qui sont, finalement, beaucoup trop régulières à mon goût) alors je vous lâche le fin mot du truc si vous êtes suspendus à mes mots tels une petite vieille devant un épisode de Plus Belle La Vie : ça s'est résolu dans le lit (non, pas comme vous croyez^^) par un "je peux avoir un câlin" de ma part suivi d'un "oui" (ôôôôôô) et d'un "je peux avoir un bisou aussi ?" -de ma part toujours- suivi d'un "oui" (reôôôô).
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce mec me rend heureuse. Pas en tout point, forcément, mais il a énormément de bon côtés tout de même. J'aimerais juste que tous ces moments de complicité, de bonheur... je ne sois pas la seule à m'en souvenir.... Comme de la discussion profonde (pour une fois !) qu'on a eu devant un feu de plage lors de nos vacances, où l'on partageait nos visions de la vie et où il s'est rendu compte (comme si c'était un scoop...) qu'on se correspondait plutôt pas mal.. sauf qu'en lui en reparlant le lendemain, POUF, oubliée ! Merci l'alcool... Ce souvenir ne sera qu'à moi à tu jamais, youpi !
Je me sens si bien dans ses bras.. et il me fait tellement rire. Avec ses blagues pourries, avec son rire, avec ses mimiques d'enfant heureux..
J'aimerais tellement que ça dure, dure dure... mais lui, en a-t-il réellement envie... ?